Quentin Lannes
The House Of Everything Else
Vernissage le vendredi 31 mars de 18h à 21h
Il y a encore peu de temps, Annie était comédienne. Elle jouait principalement au théâtre et tenait parfois de petits rôles au cinéma. Elle y prenait beaucoup de plaisir. C’était pour elle une passion, un hobby à temps plein. Et puis c’est devenu un travail, très sérieux, pour lequel il fallait être prête à tout sacrifier. Il n’y avait plus de place pour la spontanéité et elle a progressivement arrêté sa carrière.
Elle continuait cependant de recevoir des propositions que lui faisaient parvenir d’anciens collaborateurs. Généralement, elle lisait l’objet et plaçait le mail à la corbeille sans même l’ouvrir. De temps à autre, elle rendait service en enregistrant des voix ou en posant pour des séances photos.
Un jour, elle reçut l’annonce d’une boîte d’effets spéciaux qui recherchait des femmes mesurant 1,60m pour des séances de capture de mouvement. C’était exactement sa taille, comme les actrices Scarlett Johansson, Rooney Mara, Natalie Portman ou encore Mila Kunis. L’idée de pouvoir être leur doublure numérique l’amusait beaucoup.
Les scans 3D seraient utilisés pour des films et des jeux vidéo. Les candidates devaient être prêtes à passer 36 heures seules dans une maison témoin. Elles pourraient se déplacer librement mais devraient effectuer des tâches spécifiques. Annie a postulé, se promettant que ce serait sa dernière audition.
Elle a passé un jour et demi dans la maison. Dans un article publié sur son blog, elle qualifie cette expérience de « fascinante et troublante », car elle savait qu’il s’agissait de sa dernière performance. Elle explique avoir agi avec soin, chaque geste bien pensé. Par moment, elle a même aimé la solitude, oubliant presque le motif de son séjour.
Les données récoltées n’ont pas encore été exploitées. Elle n’est même pas certaine qu’elle serait prévenue si tel était le cas. Pourtant, elle est satisfaite à l’idée que son alter-ego peut jouer, quelque part, tandis qu’elle continue sa vie.
Adrien Guillet réfléchit autour de la formation et l’usage des signes visuels dans le champ commercial. Pour son dernier projet intitulé Citracit, il explore les relations problématiques qu’André Citroën a noué avec le continent africain pendant l’entre-deux-guerres. Citracit a notamment été présenté en 2016 dans l’exposition “Emporium of Benevolent Data” au Corner College (Zurich, Ch), au “Multiple Art Days” à la Maison Rouge (Paris, Fr) et dans l’exposition inaugurale de la Galerie T2 (Paris, Fr).
Pour Indice 50, “L’Agence de Voyage Citracit” s’installe pour la première fois à Paris au 7 Rue Henri Chevreau dans le 20ème. Venez sans plus attendre acheter votre billet pour Tombouctou!
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Née le 16 Janvier 1987, Marie de Geuser vit et travaille aujourd’hui à Paris.
Entre recherches théoriques et cadavres-exquis graphiques, Marie de Geuser explore inlassablement les villes. Interpellée par un mouvement, un architecte ou un simple monument, elle délimite une zone de recherche, puis s’applique de manière presque obsessionnelle, à épuiser le sujet. Elle offre une expérience de la ville qui peut s’effectuer dans le temps, se construire progressivement grâce à des allers-retours mentaux continuels, à un travail de mémoire et à l’exploration prospective de l’architecture. Celle-ci devient un domaine ouvert, émancipé des contraintes traditionnelles qui se prête à une infinité d’interprétations, et ne peut plus se présenter comme un produit achevé.
La Ville Générative, Cernes
La Ville Générative se perçoit comme une doublure de l’espace existant dotée d’une bonne réduction du sérieux. Procédant d’une répétition du même, dépourvue de toute perturbation et de tout imprévu, tout y semble se dérouler de la même manière, à l’image d’un spectacle permanent n’ayant ni début ni fin, sans intrigue et sans histoire.
“La variété ne peut pas être ennuyeuse. L’ennui ne peut pas être varié. Mais l’infinie variété de la Ville Générique n’est pas loin, c’est le moins que l’on puisse dire, de rendre la variété normale, banalisée ; contre toute attente, c’est la répétition qui est devenue inhabituelle et, partant, potentiellement audacieuse et passionnante“. (Rem Koolhaas, Junkspace, p. 73, Ed. Payot, 2011)

Mathieu Tremblin est né au Mans en 1980,
il vit à Arles et Strasbourg, France, et travaille en Europe.
Il est membre-fondateur du duo Les Frères Ripoulain, depuis 2006. Il a été membre-fondateur du collectif BIP (Bureau d’investigation photographique), 2005-2015. Il a été membre du Free Art and Technology Lab (F.A.T.), 2014-2015.
« Les utopies sont l’opium du peuple, il s’agit d’insuffler le changement à petite échelle pour favoriser l’action concrète », dit l’artiste français Mathieu Tremblin.
Il appelle ses œuvres par conséquent des « propositions ». Il n’oblige à rien,propose simplement, donne des éléments de réponses, qui peuvent être ignorés ou reconnus. Mais : ils sont. Ils sont action et créent une nouvelle réalité. Et c’est ce qui rend cet artiste si contemporain. Comme l’écrit la commissaire d’exposition Chus Martinez « il s’agit d’être, sans générer forcément une œuvre et la considérer comme une “production” ». Qu’il s’agisse de fleurs en origami faites à partir de contraventions, de signatures de graffeurs prenant la forme d’un nuage de mot-clés, les propositions de
Tremblin sont des déclarations d’amour à la ville, dispensées à grand renfort d’humour et de poésie.
Alain Bieber, novembre 2014
Mathieu Tremblin s’inspire des pratiques et expressions anonymes, autonomes et spontanées dans l’espace urbain et met en œuvre des actions simples et ludiques pour questionner les systèmes de législation, de représentation et de symbolisation de la ville.
Issu de formation universitaire, il privilégie l’intervention contextuelle dans l’espace urbain, la marche performée, la création d’outils, le détournement d’objets, et recourt à des éditions, installations, photographies, et vidéos pour documenter ou réinvestir ses expérimentations.
En parallèle de sa pratique artistique, Mathieu Tremblin dirige, développe, conduit, met en œuvre des projets d’édition, d’exposition ou d’intervention en collaboration avec des artistes et des structures associatives ou institutionnelles attenant à la recherche par l’art : Éditions Carton-pâte (2006), Porte-parole (2010), Paper Tigers Collection (depuis 2010), Office de la créativité (2011-2013), Public Domain Public Collection (à venir en 2016).
www.mathieutremblin.com
www.demodetouslesjours.eu
www.lesferesripoulain.eu
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Mako Ishizuka
Stereoscope on Society – urban/social interventions
06.05-02.06.2016
Ayant vécu dans différents pays loin de son Japon natal, Mako Ishizuka s’intéresse aux distances physiques et psychologiques qui sont présentes dans la sphère du quotidien. Dans sa pratique artistique, elle réfléchit à notre relation au monde/à la société qui nous entoure et à sa structure.
Stereoscope on Society est une série d’interventions urbaines/sociales que l’artiste développe depuis plusieurs années. A la manière d’un stéréoscope, elle observe la société parisienne à travers les yeux d’une étrangère mais aussi d’une de ses habitante. Dans ce projet, elle choisit des situations à Paris (par exemple le manque d’espaces verts, les problèmes d’emploi, l’air pollué) et suggère une solution/amélioration/alternative par de petites interventions.
A Indice 50, elle expose les idées, processus et résultats de plusieurs interventions, utilisant la vitrine comme une page de son carnet, s’adressant directement aux habitants de la ville. Le projet continuera à se développer in situ lors de plusieurs interventions (qui seront notifiées prochainement).
Voir l’évolution du projet Pure Diffusion : https://goo.gl/00b5RL
Ce projet est fondé en partie sur une recherche menée avec le groupe d’architectes Septembre, et à été soutenu par l’Institut Français et L’institut Suédois à Paris.
Mako Ishizuka est une artiste Nippo-Suédoise qui vit et travaille entre Stockholm et Paris.
Récemment elle a présenté une exposition personnelle au musée Arts Maebashi Museum, et des expositions collectives au Pola Museum Annex à Tokyo, à la New Art & Architecture Biennial à Stockholm, au Fittja Pavilion à la 14ème Biennale d’Architecture de Venise, et à La Générale en Manufacture de Sèvres.
En 2015 elle a publié son premier livre d’artiste, « Collecting Distances », et a été lauréate du prix Illy et de la Fondation Pistoletto.
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Living in different countries away from her native Japan, Mako Ishizuka is interested in psychological and physical distances that are present in our everyday sphere. In her practice, she has reflected on our relation to the surrounding world/society and its structure.
Stereoscope on Society is a series of urban/social interventions Mako Ishizuka has been developing for a few years. Like in a stereoscope, she observes Paris society with the eye of a stranger and also of an inhabitant. In this project, she picks some situations in Paris (e.g. lack of green, employment problem, bad air) and suggests a solution/improvement/alternation with her small interventions.
At Indice 50, she shows the idea, process and result of some interventions, using the vitrine like a page in her notebook, and addresses directly those who live in the city. The project continues to develop on site in various ways (to be noticed).
The project is partly based on the research conducted with Paris-based architect’s group Septembre, and it was supported by Institut Français and Institut Suédois à Paris.
Mako Ishizuka is a Japanese-Swedish artist based between Stockholm and Paris.
Recently she has exhibited at Arts Maebashi Museum, Pola Museum Annex in Tokyo, New Art & Architecture Biennial in Stockholm, Fittja Pavilion at 14th Venice Architecture Biennial, and La Générale en Manufacture in Sèvres.
Last year she published her first artist’s book ”Collecting Distances”, and also she won the project prize from Illy and Fondazione Pistoletto.
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François-Noé Fabre
Fat Compilation
25.02 – 10.04.2016
François-Noé Fabre est né en 1988, il vit et travaille à Paris.
“Le geste de compiler renvoie à l’action d’assembler sur un même support des éléments empruntés de diverses sources dans l’idée de produire une synthèse arbitraire. L’installation Fat Compilation est conçue comme une masse contrainte dans un espace délimité.”
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Camille Tsvetoukhine
++Shoes, choose me_
17.12.2015 – 23.01.2016
My close encounter with the fabulous shoe-fitting machine, by Bernard Becker, The Telegraph, july 2012.
La figure d’un burger peut alors devenir un objet de culte ; dans des contrées lointaines, les jeunes filles se paraient peut-être jadis de pop-corn pour rendre hommage au Dieu du maïs Mondamin ; des populations entières préparaient des processions en l’honneur de leur divinité suprême, le Ver Doré ; et le fantôme de Derrida pourrait s’être incarné en petite sculpture en céramique et nous hanter aujourd’hui, à échelle réduite.”
(extrait du texte Mythes et archéologies par Ana Mendoza Aldana, 2015).
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Angélique Buisson
sur une invitation de Marie Gautier
Dispersion du narrateur
20.11.2015 au 12.12.2015
À la manière d’un assemblage, l’espace de la vitrine d’Indice 50 devient un dialogue visuel entre des éléments qui, comme autant de couches superposées, viennent former un seul écran. En opérant une mise en relation entre les objets présentés, Angélique Buisson élabore des rapprochements formels et sémantiques, pour proposer un ensemble de documents, de textes et de photographies.
Il en résulte une sorte de palimpseste à l’intérieur duquel se dessine une multiplicité de cheminements et de narrations possibles. Les récits se superposent de façon non linéaire, fragmentée et lacunaire. La mise en mémoire est ainsi donnée comme une série d’énigmes ouvertes, un croisement entre éclatements de récit, invention littéraire et narration spéculative.
Dispersion du narrateur fonctionne comme un parcours polyphonique où se mêlent le retour de la parole et des documents somnambules.
photos : Marko Dapic
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Ronan Lecreurer
Un retour de Cacklogallinia
18 juin – 20 juillet 2015
Verre en présence de l’artiste le mercredi 24 juin 2015.
Ronan Lecreurer est né en 1988, il vit et travaille entre Paris et la Vendée. Il est diplômé des beaux-arts d’Angers depuis 2012. En 2013-2014, il prend part au programme Robinson de la Coopérative de Recherche des beaux-arts de Clermont-Métropole. Recherches qu’il a poursuivies avec un travail sur les véhicules animaliers lors de sa résidence à la Synagogue de Delme au printemps 2015.
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The Big Conversation Space
Journal of Bureaucratic Stories
(Niki Korth + Clémence de Montgolfier)
30.04 – 10.06.2015
Créé en 2010, par les artistes Niki Korth (USA) & Clémence de Montgolfier (FR), The Big Conversation Space fonctionne à la manière d’une organisation orientée vers la recherche, l’art et le consulting. Son objet d’analyse se concentre sur la question de la conversation, quelque soit leur forme, leur taille, les orientations de ces dernières ou bien leur format.
Plus particulièrement, il s’agit pour les artistes d’appréhender la conversation comme dispositif entre plusieurs interlocuteurs et de déplacer la question du dispositif artiste/spectateur. La conversation, en tant que tentative de communication, devient ainsi matière et sujet.
Entre plateforme et archive TBCS favorise l’échange, la récolte d’idées concernant l’art, l’éducation, la technologie, la politique et les loisirs.
D’un point de vue plus formel, TCBS intervient sous la forme de publications, d’installations, de vidéos, de performances, de workshops et de jeux. L’espace du discours en devient alors élargit.
Les artistes proposent des services de consultation et d’enquêtes privées, non sans humour, pour favoriser et soutenir les individus et les entreprises potentielles dans leur utilisation de la conversation comme un outil pour la recherche de nouveaux modes d’interactions.
Pour la première exposition d’Indice 50, Clémence et Niki développent un principe de conversation tel une mise en écho. Avec Journal of Bureaucratic Stories, elles ont développé une archive interactive qui a pour objectif de collecter des récits sur la bureaucratie, les bureaux, les ateliers, les studios, les bibliothèques, et tout autre lieu de travail et activité professionnelle au sens large.
J.O.B.S. a été initié lors de l’exposition Office/Work à StoreFrontLab, San Francisco en avril 20151, où un agent de The Big Conversation Space a recueilli et rassemblé des récits donnés par les visiteurs qui le souhaitaient pendant toute la durée de l’exposition. Ces récits, transmis en personne par le biais d’une conversation orale, ont été documentés par écrit en temps réel sur des formulaires détaillant leurs éléments principaux : le type du récit (histoires, légendes, contes, mythes, anecdotes, rumeurs), les personnages, les lieux, l’intrigue et le dénouement pouvant induire parfois un enseignement spécifique, communément appelé « morale de l’histoire ». Ces récits pouvaient concerner toutes les activités, les relations, les tâches, l’oisiveté, les émotions positives ou négatives se déroulant sur un lieu de travail ou en interaction avec lui. Les formulaires ainsi produits étaient ensuite mis à disposition des autres visiteurs pour consultation, ajout de commentaires, éléments supplémentaires ou des objections, par l’addition d’un autre formulaire ayant le statut d’addenda. Chaque récit pouvait ainsi potentiellement être augmenté d’éléments postérieurs à sa transmission initiale.
Pour la vitrine Indice 50, TBCS a procédé à une traduction de certains formulaires de l’anglais vers le français, transformant à nouveau la prise de note en des récits « fictifs » ayant une forme plus narrative, parfois venant combler les éléments manquants ou les incompréhensions de la langue par des procédés de déduction, d’interprétation ou d’invention. Les histoires suivent alors leur évolution propre, modelées par la force des récits collectifs spécifiques à une langue, une identité culturelle, et ici propre aux imaginaires liés aux notions de travail, de labeur et d’étude.
TBCS fera une donation du set complet des documents du Journal of Bureaucratic Stories au Los Angeles Contemporary Archive2 où, à la discrétion de LACA, ils seront ensuite disponibles à la consultation et à l’annotation continue. Par ailleurs, ces récits seront archivés et seront à terme publiés par TBCS dans la revue officielle à comité de lecture semi-scientifique intitulée « Journal of Bureaucratic Stories ».
Marie Gautier
1Office Work, avec Carrie Katz, Jon Gourley, Niki Korth (TBCS), Storefront Lab, San Francisco, 05.04-25.04.2015
2Los Angeles Contemporary Archive, association non lucrative, Eric Kim et Hailey Loman, Los Angeles.